Index Silver Screens
Silver Screens - Le forum
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   ConnexionConnexion 

CINEMA LE CAPRI/JUAN LES PINS/FIN SIXTIES

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Silver Screens Index du Forum -> Salles - discussions générales
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Sylvain



Inscrit le: 23 Avr 2005
Messages: 53
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Sam 23 Avr 2005 17:42    Sujet du message: CINEMA LE CAPRI/JUAN LES PINS/FIN SIXTIES Répondre en citant

Bonjour à tous les passionnés :
je cherche des informations sur cette salle de cinéma superbe, spécialisée dans les films 70mm.
Selon mes souvenirs, cette salle, ex-centrée, dotée d'un parking, d'un "fumoir" (!) a fonctionné de 1966 à 1970 environ. Selon ces mêmes souvenirs, l'exploitant a été acculé à la faillite, car on ne lui fournissait plus que des films de second choix ou des vieilleries. J'étais enfant, mais j'ai vu ce type se battre pour maintenir son vaisseau à flot. Il semble que les exploitants voisins d'Antibes et Cannes aient tout fait pour tuer cette salle dont ils pouvaient, à juste titre, être jaloux.
Je me souviens du slogan : Le CAPRI, le Cinéma de notre temps.
_________________
"Le cinéma, c'est la guerre !"
F. Lang in "Le Mépris" de J.L. Godard
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Sylvain



Inscrit le: 23 Avr 2005
Messages: 53
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Sam 07 Mai 2005 17:24    Sujet du message: Répondre en citant

A sa demande, j'ai rédigé un article pour Thomas Hauerslev pour le site in70mm.com, concernant le Capri.
Mes recherches pour retrouver le propriétaire de cette superbe salle sont pour l'heure infructueuses.
L'article fait donc appel à des souvenirs, certains précis, d'autres moins, qui nous ramènent à la fin des années soixante !
Je peux l'adresser aux personnes intéressées.
_________________
"Le cinéma, c'est la guerre !"
F. Lang in "Le Mépris" de J.L. Godard
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Sylvain



Inscrit le: 23 Avr 2005
Messages: 53
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Sam 14 Mai 2005 11:29    Sujet du message: pour Thomas Hauerslev pour le site in70mm.com Répondre en citant

LE CAPRI Juan les pins
LE CINEMA DE NOTRE TEMPS

Aujourd’hui voué au fast-food et autres salles de video-jeux, Juan-les-pins fut autrefois l’une des stations les plus huppées de la Côte d’Azur, la rivale de Saint-Tropez.
La décadence de la station commença dans les années 70.
Le point d’orgue en fut, dans les années 80, la fermeture de l’hôtel Provençal, aujourd’hui laissé dans un état d’abandon pathétique.
Dans les années 60, la station battait encore son plein : le Festival de Jazz accueillait dans la Pinède Gould les plus grands noms de la scène internationale, d’Ella Fitzgerald à Miles Davis.
Le Provençal avait hébergé les plus grandes stars d’Hollywood : Chaplin, Gary Cooper et tant d’autres, ainsi que la jet-set internationale.
Il n’était pas rare, dans les clubs, de voir en jam session (un « boeuf » en français !), des musiciens aussi connus que Louis Armstrong, Oscar Peterson ou Lionel Hampton.

C’est dans ce contexte que, la proximité de Cannes (capitale européenne du cinéma) aidant, l’ouverture d’une nouvelle salle de cinéma dans la commune d’Antibes Juan les pins sembla évidente.
A cette époque (1966), la ville d’Antibes comptait 4 cinémas : le Palmarium, le Rex, l’Antipolis et le Casino et une salle mitée à Juan, le Ritz.
Ce n’était pas encore le temps du « tout voiture », et la concurrence avec Cannes, qui comptait une bonne douzaine de salles à cette époque, ne se faisait pas encore ressentir.
Elle deviendrait beaucoup plus évidente par la suite : à Antibes, il ne reste plus aujourd’hui que le Casino avec ses 3 salles, le public préférant « se faire une toile » à Cannes, à un quart d’heure en voiture.

LE CINEMA DE NOTRE TEMPS

L’importance grandissante de l’automobile, pourtant, n’avait pas échappé aux créateurs du Capri : ils firent construire leur salle sur la (fameuse) Nationale 7 entre Antibes … et Cannes, à la sortie de Juan les pins.
Ce qui apparaîtrait aujourd’hui d’une logique évidente, le seul problème étant que ces précurseurs avaient quelques années d’avance !

Vous me pardonnerez les erreurs de dates : j’étais un enfant à l’époque.

Il y eut donc construction d’un immeuble dans un endroit désertique à l’époque, auquel fut adjoint un parking pouvant accueillir une centaine de véhicules à 4 roues.
De quoi remplir la salle de 600 places.

Là encore, la mémoire peut me jouer des tours, mais voici ce dont je me souviens, ou crois me souvenir :
Un immeuble sobre, gris et blanc, imposant et d’architecture moderne, voire « design » abritait « Le Cinéma de notre temps » (slogan publicitaire de l’époque).

On entrait dans un hall carrelé de marbre : au premier regard, en face de soi, un bar américain derrière lequel officiait un barman.
A gauche, la caisse, spacieuse, pas une « guérite » comme dans les cinémas d’Antibes.



On était accueilli par des ouvreuses en uniforme, jolies (là aussi, ça changeait des rombières désagréables des autres salles).
Elles nous conduisaient dans la salle, et là, la première fois, ce fut l’émerveillement : un vaste parallélépipède rectangle dont les murs étaient recouverts d’un tissu or à bandes ton sur sur ton.
Fixés au sol recouvert d’une épaisse moquette brune, 600 fauteuils verts, de marque Quinette (je m’en souviens, c’était écrit sur les publicités) où l’on s’enfonçait, mais pas trop, avec délice.

Un rideau à doubles vantaux occupait la totalité du mur en vis-à-vis, masquant un écran de 120m2 (la pub, toujours !), ce qui pour nous, à l’époque, était très impressionnant.
Quand le rideau s’ouvrait, dévoilant lentement l’immense toile légèrement courbe, les spectateurs rivalisaient de « oh ! » et de « ah ! » admiratifs.

En bas du rideau une grande jardinière de plantes exotiques éclairées par des spots de couleur verte s’animait de jets d’eaux juste avant le début du grand film, pendant les musiques des
pré génériques des films à grand spectacle en 70mm.

Car, bien sûr, la salle était équipée dans ce format et inaugura sa programmation par un Festival Todd-Ao et 70mm, le premier film présenté étant « Cléopâtre », film décrié à l’époque et considéré aujourd’hui comme un chef-d’œuvre.
Le programme du mois d’ouverture accueillit donc Cléopâtre, West side story, Cancan, My Fair Lady et Lawrence d’Arabie.
Des reprises donc, mais dans un format inhabituel pour nous.

A l’époque, tous les « grands » fumaient : les créateurs avaient donc prévu une salle où les gens pouvaient aller fumer tout en regardant le film à travers une vitre épaisse, confortablement installés dans des fauteuils club.

Par la suite, hélas un peu avant la fermeture, et tentant le tout pour le tout, les propriétaires du Capri firent construire … une Pizzeria donnant sur la salle par une grande baie vitrée face à l’écran !
Il faut croire que la formule n’eut pas grand succès.

Je me souviens de l’un des propriétaires du cinéma. Il s’appelait André Pomares (prononcer ès) et je n’ai pas réussi à retrouver sa trace, me disant qu’il devait posséder des documents de l’époque, publicités, photos…
« Dédé » était un vrai passionné : pour un festival du western, il avait parcouru les environs à cheval ( !), escorté de quelques amis cavaliers, tous vêtus en cow-boy.
Un vrai « fou », un vrai novateur, doté d’un physique de latin lover, recevant les clients vêtu d’un costume immaculé griffé haute couture.

Le Capri connut quelques belles séances, notamment l’été, en créant des séances à des horaires estivaux (première séance vers 18 heures, dernière à … minuit.




Je me souviens très bien des 2 projectionnistes qui se succédaient en cabine, Joachim et Christian : l’un des grands jours de ma vie fut quand l’on m’autorisa à pénétrer dans le saint des saints, pièce spacieuse où trônaient deux projecteurs Cinemeccanica Victoria 8.
Pendant la projection de « L’extravagant docteur Doolitle » (avec Rex Harrison), j’eus même le droit de procéder au changement de projecteur : imaginez l’émotion pour un gamin de 12 ans !

LA FIN

Hélas, le Capri n’aura vécu que 5 ans tout au plus !
Les raisons, à mon avis, et rassemblant mes souvenirs éparses, sont de plusieurs ordres :
le « stock » de films en 70 mm se faisait rare, et les nouveautés dans ce format encore plus ; le cinéma ne bénéficiait jamais de films porteurs en exclusivité : les salles de Cannes et d’Antibes avaient un véritable monopole en matière de sorties, et les exploitants du Capri se sont retrouvés littéralement asphyxiés, condamnés à programmer des « vieux » films, bien souvent au format 1 :33
Même les films « à grand spectacle » qui auraient bien mérité ce bel écran panoramique incurvé passaient dans des salles où la qualité de projection ne supportait pas la comparaison.

Le cinéma, envahi d’huissiers de justice, ferma en 1971.
Il devint, pour quelques temps, et toujours sous la houlette de « Dédé » une discothèque au décor d’échafaudages baptisé « Le West Side » en un ultime clin d’œil.

Dédé renonça définitivement en 1972 (ou peu après) et le Capri devint point de vente des hors-bord Rio, ce qu’il est toujours actuellement.

Sur la Côte d’Azur, les bateaux ont plus d’avenir que le cinéma.

SC
Mai 2004



Nota : malgré mes recherches, je n’ai pu retrouver la trace d’André Pomares.
Ce témoignage a pour but d’entretenir la mémoire.
Sans cela, le Capri serait un lieu « fantomatique ».
_________________
"Le cinéma, c'est la guerre !"
F. Lang in "Le Mépris" de J.L. Godard
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Philippe



Inscrit le: 30 Oct 2002
Messages: 290
Localisation: Hauts-de-Seine (92)

MessagePosté le: Dim 15 Mai 2005 0:06    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ce précieux témoignage ! Very Happy
_________________
Phil.
Mon blog : Ciné-Façades
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Visiter le site web de l'utilisateur
tupeutla



Inscrit le: 12 Mai 2004
Messages: 89
Localisation: Meudon 92190

MessagePosté le: Dim 15 Mai 2005 8:15    Sujet du message: Répondre en citant

Merci aussi. Wink
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Louis Sidney



Inscrit le: 29 Juil 2009
Messages: 522
Localisation: Paris Nord

MessagePosté le: Ven 23 Oct 2009 23:11    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai trouvé trace du "Capri" d'Antibes dans LFF. Il a dû ouvrir en août 66, et les exploitants sont appelés Pomarez et Rodriguez. Smile

Un certain Antoine Rodriguez habitant Mandelieu y a créé un cinéma en plein air, "Le Calypso", le 15 mars 1972.


Dernière édition par Louis Sidney le Jeu 23 Sep 2010 20:50; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Adresse AIM
Sylvain



Inscrit le: 23 Avr 2005
Messages: 53
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Dim 25 Oct 2009 17:00    Sujet du message: Répondre en citant

Louis Sidney a écrit:
J'ai trouvé trace du "Capri" d'Antibes dans LFF. Il a dû ouvrir en août 66, et les exploitants sont appelés Pomarez et Rodriguez. Smile

Bravo !
S'agit-il d'un article ? Photos ? Very Happy
_________________
"Le cinéma, c'est la guerre !"
F. Lang in "Le Mépris" de J.L. Godard
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Louis Sidney



Inscrit le: 29 Juil 2009
Messages: 522
Localisation: Paris Nord

MessagePosté le: Dim 25 Oct 2009 21:25    Sujet du message: Répondre en citant

Non, hélas il n'y a pas de photos. LFF est un corporatif qui fait de petits articles pour annoncer la naissance ou la disparition des salles, et les renseignements fournis étaient déjà contenus dans vos messages (70mm avec Victoria 8 ).

Si j'en apprends davantage, je le dirai ici !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Adresse AIM
Sylvain



Inscrit le: 23 Avr 2005
Messages: 53
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Dim 15 Nov 2009 19:53    Sujet du message: Répondre en citant

Ce qu'est devenu le Capri :
[/img]
_________________
"Le cinéma, c'est la guerre !"
F. Lang in "Le Mépris" de J.L. Godard
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Silver Screens Index du Forum -> Salles - discussions générales Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com