Bonjour,
Un début d'explication dans le Monde du 17/1/06: je cite:
"Leur fréquentation est loin d'être négligeable (140 000 entrées par an), et pourtant les trois salles du Cinéma des cinéastes, que l'association Auteurs-Réalisateurs-Producteurs (ARP) loue depuis une dizaine d'années à Pathé, sont confrontées à de graves problèmes financiers. Selon le délégué général de l'ARP, Michel Gomez, "la situation s'est dégradée depuis deux ans, et le passif atteint 400 000 euros".
Depuis des mois, cette association forte de deux cents membres a cherché en vain des partenaires pour exploiter ce lieu très vaste — qui comprend, outre les trois salles, des bureaux où travaille l'équipe de l'ARP et des boutiques louées à des tiers — situé à deux pas de la place de Clichy (Paris-17e).
Une réunion de crise des membres de l'ARP s'est tenue, jeudi 12 janvier en fin d'après-midi, pour discuter de l'avenir du Cinéma des cinéastes. Face à l'urgence, chaque membre a été appelé à cotiser personnellement pour sauver ces salles et pouvoir mettre en place une base financière nécessaire à un emprunt étalé sur dix ans. "On va se battre et essayer de trouver une solution", a promis Michel Gomez, délégué général de l'ARP. Afin de conserver ce navire amiral où sont projetés chaque semaine nombre d'avant-premières des réalisateurs, des films d'auteur, des travaux de jeunes cinéastes, l'ARP a décidé de vendre l'autre salle de cinéma parisienne dont elle détient cette fois-ci le fonds, le Studio des Ursulines.
Cette salle, créée en 1926 dans le Quartier latin, s'est repositionnée uniquement sur les films de qualité destinés au jeune public et reçoit le soutien conjugué du Centre national de la cinématographie (CNC) et de la Mairie de Paris. L'actuel exploitant, le jeune Louis-Paul Desanges, nommé par l'ARP, vient de créer une nouvelle société pour reprendre la salle à titre personnel. La transaction doit s'effectuer dans les jours à venir, mais ne permettra même pas à l'ARP de récupérer ce qu'elle avait déboursé pour l'achat.
Au risque de perdre ses salles, l'ARP pourrait aussi faire une croix sur ses Rencontres annuelles de Beaune, une institution dans le cinéma français depuis quinze ans. L'amendement d'Alain Suguenot, maire (UMP) de Beaune, voté à l'Assemblée nationale à la veille de Noël, et permettant de télécharger des fichiers sur Internet, téléchargement jusqu'à présent illégal, apparaît comme la première étape pour la création d'une licence globale.
Dans la mesure où tous les membres de l'ARP sont catégoriquement opposés à un tel principe, qui consisterait à taxer les internautes pour redistribuer un nouveau forfait aux créateurs, l'idée de délocaliser les rencontres semble aussi faire son chemin.
Nicole Vulser"
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