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Gaumont Aquaboulevard

Première visite et première séance

Le mois de décembre 98 avait été délirant, avec l'ouverture des deux complexes de Bercy et Aquaboulevard à une semaine d'intervalle, soit trente-deux nouveaux écrans et environ 7000 nouveaux fauteuils! Cette page est divisée en deux parties, "La première visite", où je faisais en avant-première la visite des lieux, et "La première séance", où je racontais l'ouverture et la première séance de chacun des complexes... Les textes qui suivent ont déjà été publiés par Silver Screens sur "fr.rec.cinema.discussion" et "fr.rec.cinema.selection".


La première visite

Gaumont Aquaboulevard
La grande salle, avec son plafond de lumière.

Gaumont aussi prend quelques risques en ouvrant un multiplexe parisien à l'écart des habituels quartiers de cinéma, dans le complexe de l'Aquaboulevard, de l'autre côté du périphérique. Les quatorze salles ouvriront leurs portes le 16 décembre, et pourront accueillir 2500 spectateurs.

Les travaux semblent presque achevés, et là aussi, on est en pleine effervescence, et des dizaines d'ouvriers s'activent dans tout le complexe.

L'entrée principale s'effectue par le niveau supérieur du bâtiment, près du parc aquatique. Le hall propose cinq caisses au public, ainsi qu'un comptoir de vente Häagen Dazs.

Un grand escalier mène au vaste hall du niveau inférieur, qui possède sa propre entrée sur la rue du Colonel Pierre Avia, et deux caisses. Ce hall est très haut de plafond (il utilise les deux niveaux) ; il est équipé d'un grand comptoir confiserie-bar, mais pas de ciné-café à proprement parler. En hauteur, un écran vidéo proposera des bandes annonces. Les deux halls seront accessibles à tous, porteurs de billets ou non.

Gaumont Aquaboulevard - la grande salle Situés de chaque côté du hall, deux couloirs conduisent vers les salles. A gauche, on se dirige vers les salles 1 à 6. Les numéros des salles sont indiqués par des néons d'une police de caractère plus fantaisie qu'à l'accoutumée. Tout au fond se trouve la plus grande salle, à laquelle on parvient après avoir traversé un vaste espace cocktail (rappel: on souhaite utiliser régulièrement la grande salle pour des événements privés ou des avant-premières) et un couloir-tunnel comme celui qui joint les deux parties du Gaumont Parnasse. La salle peut accueillir 485 spectateurs. L'écran courbe n'est pas aussi grand qu'au Gaumont Italie, mais il fait quand même vingt mètres de base. La décoration est noire, sauf les sièges qui sont rouges, et bien sûr disposés en gradins. Même si on ne s'en rend pas encore compte, le plafond sera un ciel étoilé, un peu comme le Grand Rex.

Visite d'une des plus petites salles : couleurs rouge, noir et pastels, reprenant l'atmosphère marine de l'Aquaboulevard. Je craignais que ces salles ne soient similaires aux petites salles du Gaumont Parnasse, mes craintes étaient heureusement infondées, et le volume est plus important. Les quelques cent fauteuils sont également en gradins, et l'écran courbe mesure huit mètres de base environ, de type 1.85 (plus de hauteur qu'un écran scope normal, pour proposer une image plus grande pour les films qui ne sont pas en scope).

La deuxième plus grande salle, la 7, que je n'ai pas vue, a un écran presque aussi grand que la première, 300 fauteuils, et un show laser comme dans certaines salles "Gaumont Grand Ecran".

Le couloir de droite mène vers les salles 7 à 15 ; il y aurait donc quinze salles? Que Nenni, il n'y a pas de salle 13!

Les séances commenceront en milieu de matinée. Quant à la programmation, toujours rien d'officiel, mais on semble se diriger vers du tout V.F., ou quasiment, ce qui serait très dommage...


La première séance

Gaumont Aquaboulevard - la salle 2
La salle 2

Mercredi 16 Décembre. Cette semaine, c'est Gaumont qui crée l'événement en ouvrant son multiplexe de l'Aquaboulevard.

Comme prévu, tous les films étrangers sont présentés en version française. Ca limite pas mal le choix, et ça décourage un peu. Heureusement, j'aime bien Patrick Schulmann, et je voulais voir "Comme une bête". Parmi les deux autres films français proposés, "Le dîner de cons", dont la copie vient d'achever une longue carrière au Gaumont Parnasse. Les deux grands dessins animés de Noël, Mulan et le prince d'Egypte monopolisent les deux plus grandes salles.

La séance du matin est à 27 francs (soit un de moins que le Gaumont Parnasse, et deux de moins qu'UGC; à quand une nouvelle guerre de prix pour cette séance?). Le plein tarif est à 49 francs.

J'arrive sur les lieux vers 10h20, pour la séance de 11h. A noter que tout au long de la journée, toutes les salles ont les mêmes horaires, mais ce système risque montrer ses limites en cas de très forte affluence.

On n'en est pas là. On est quelques uns à attendre devant les rideaux baissés des caisses. Quelques ouvriers, perchés sur des escabeaux, travaillent dans le faux-plafond du hall. Des vigiles sont présents, ainsi que dans toute la galerie; visiblement, il n'est pas prévu que ce lieu devienne un nouveau lieu de rendez-vous pour les bandes.

La caisse s'ouvre; on est accueilli avec un sourire (qui semble de mise parmi le personnel). Mon ticket (n°00000001!) en main, je descends le grand escalier vers le hall principal, prends le couloir de gauche, et me retrouve dans la salle 5.

Quelques rappels et explications sur les salles. La plus grande salle (500 places, écran de 20 mètres avec un plafond de lumières) est la une, puis c'est la sept (300 places, écran de 14 mètres environ, show laser avant la séance). Puis viennent les salles moyennes, aux numéros impairs (n° 3, 5, 9, 11 et 15; 200 places, écrans de 13 mètres environ), et les salles plus petites, aux numéros pairs (n°2, 4, 6, 8, 12 et 14; 95 à 160 fauteuils, écrans de dix mètres environ). Les petites salles sont plus spacieuses et les écrans plus grands que les petites salles du Gaumont Parnasse. Toutes les salles sont équipées en Dolby SRD. Il n'y a pas de salle treize. La grande salle a le label "Grand Ecran", réservé aux salles Gaumont offrant des écrans vraiment géants (20 mètres de base mini). Les autres sont des Gaumontrama, mais il est question de ne plus utiliser ce terme dans les multiplexes, car les critères de qualité sont y souvent plus exigeants que dans les simples complexes.

Comme dans les autres salles, la porte d'accès se trouve près de l'écran. La salle paraît aussi large que longue, les sièges sont bien sûr disposés en gradins, le premier rang se trouvant realtivement loin de l'écran. Les fauteuils sont rouges, les murs noirs avec des teintes bleues à thème aquatique. L'ambiance est calme dans la salle; je me sens un peu isolé; peut-être parce que je suis le seul client... Est-ce le fait d'un démarrage lent du film ou du complexe, on ne le sait pas encore. Les bruits de travaux que l'on peut entendre stopperont avant le début de la séance.

Après quelques bandes-annonces et l'habituel quart d'heure de pubs (la salle est trop sombre à ce moment, ce qui interdit toute lecture), les lumières s'éteignent totalement... presque. Les boîtiers qui indiquent la sortie sont très proches de l'écran, et l'éclairent généreusement; heureusement, on ne remarque pas de problème pendant la projection. Le film commence sans trailer SRD; pourtant, quelques effets (trop rares) prouvent que le son est numérique.

Pendant la séance, les portes s'ouvrent plusieurs fois, et laissent apparaître du personnel d'accueil ou de sécurité. Encore une fois, les portes se trouvent au pied de l'écran, cela perturbe un peu l'attention (en espérant que cela n'arrive plus quand le cinéma sera rôdé). A une demi-heure de la fin du film, un bruit de perceuse; pas trop prolongé, mais plusieurs fois quand même. Et quelques coups de marteau, aussi. A régler d'urgence...

A la fin du film, on n'est pas contraint de prendre les sorties de secours. Le contrôleur, avec le sourire évidemment, demande si la séance s'est bien déroulée, et dit au revoir. Vraiment sympa, l'accueil. Dans le hall, quelques dizaines de personnes patientent avant leur séance.

Avec sa programmation exclusivement version française, ce complexe fait malheureusement l'impasse sur une clientèle cinéphile. Le public visé est majoritairement originaire des communes limitrophes des Hauts-de-Seine, ainsi que d'une partie du quinzième arrondissement. Le Gaumont Alésia et le Gaumont Convention risquent de souffrir. Et les directeurs du Grand-Pavois et du Saint-Lambert sont sans doute rassurés, ils gardent le monopole de la version originale sur le quartier, mais leurs séances pour enfants risquent de perdre une partie de leur jeune public (surtout en ce moment avec deux grands dessins animés américains à l'affiche).

Dommage quand même pour la version originale!

Quelques changements depuis: après des débuts laborieux, le cinéma a enfin attiré les foules. La version originale est parfois présente, à doses homéopathiques (doublon vo-vf pour de gros blockbusters, la vf ayant les honneurs de la plus grande salle). La grande salle a également été la première salle parisienne équipée d'un projecteur numérique.

 

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