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Plan de Paris

Le Treizième Arrondissement


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Dans les années soixante-dix, le treizième arrondissement était un quartier très correctement équipé en salles de cinéma, dont la clientèle locale appréciait de voir les films en exclusivité projetés en version française.

Le cinéma bis était un peu représenté, avec le Barbizon, qui proposait des doubles-programmes de karaté, le Galaxie (salle unique consacrée au porno, anciennement le "Fontainebleau"), et les trois salles de l'Orient-Ciné qui proposaient une programmation variée sous-titrée en trois langues (voir la section "Ces Chers Disparus").

barbizon.jpg - 15299 Bytes Le Barbizon

escurial.jpg - 15497 Bytes Un peu à l'écart des autres, l'Escurial vit sa grande salle reprise et transformée par la jeune équipe qui gérait le "Daumesnil"; la salle unique, dont le balcon était inutilisable, fut divisée en deux. La progammation est exclusivement en version originale.

Dès l'entrée dans le hall, on est baigné dans l'atmosphère du fameux "Cinema Paradiso", avec les murs rouges, les néons et les miroirs.

La grande salle propose ses 230 fauteuils rouges, un grand écran très incurvé de dix mètres de base, et le 70mm, ce qui lui vaudra auprès de certains cinéphiles le surnom de "mini-Kinopanorama". Au mur, les portraits de stars veillent sur la projection.

La salle 1, dite "Panorama"

La petite salle, située à l'emplacement de l'ancien balcon, n'offre pas le même volume; ses quatre-vingts fauteuils font face à un petit écran de quatre mètres. Le projectionniste accède à la cabine en grimpant une échelle particulièrement escarpée.

La salle 2

Ci-contre, la cabine de projection de la grande salle; le projecteur est celui qui projetait le 70mm

Les deux salles ont très vite été équipées du son Dolby Stereo. Ce cinéma marqua les dimanches des lecteurs de Starfix:ils bénéficièrent de deux à trois avant-premières mensuelles, qui donnèrent à une génération de cinéphiles l'occasion de se rencontrer. Douze ans après, je ne peux pénétrer dans la grande salle sans repenser à ces matinées mémorables; merci à Christophe Gans et son équipe pour ces moments!

Quand Jean-Jacques Zilberman et son équipe passent à la vitesse supérieure en 1987 et reprennent le Max-Linder, ils doivent se séparer de l'Escurial. Le cinéma, qui a peu changé, est aujourd'hui intégré au circuit Majestic. Il propose une programmation art-et-essai en version originale. La grande salle devrait bientôt être équipée du son Dolby SRD.

Le Paramount Gobelins (500 fauteuils, circuit Parafrance) était l'une des dernières salles uniques du quartier. Il fut malheureusement rasé, pour faire place à un banal immeuble de commerces et d'habitations. Si vous avez d'autres informations ou des documents sur ce cinéma, merci de me contacter.

Le circuit Parafrance proposait également le Paramount Galaxie, un complexe de quatre salles construit dans les sous-sols du centre commercial Galaxie. Les quatres salles, rappelant celles du Gaumont Les Halles, étaient assez semblables, et proposaient chacune de 200 à 300 fauteuils pour un écran de sept mètres environ. Disons que l'avantage de ce complexe était que la petite salle possédait un écran de sept mètres, alors que son principal inconvénient résidait dans l'écran de sept mètres de sa grande salle. Aujourd'hui, le complexe a été intégré au Gymnase-Club Italie; les volumes des salles, ainsi que trois écrans, ont été conservés; les cabines de projection sont utilisées à des fins de surveillance.

Le Paramount Galaxie, dont le hall et les salles sont intégrées au Gymnase Club

Deux grands complexes sont toujours en activité:

L'UGC Gobelins, anciennement le Telstar, fut divisé en quatre, puis s'est vu ajouter trois salles supplémentaires en 1987. Les salles ont des capacités moyennes; elles sont en cours de rénovation, et l'équipement sonore fait de gros progrès. La programmation exclusivement version française s'est diversifiée, et les versions originales sont maintenant communes; dans la grande salle, on propose souvent le même film qu'au Gaumont Italie, mais en version française.
Au cours des années quatre-vingts, la grande salle, à l'emplacement de l'ancien balcon fut transformée en UGC Prestige. Pour cela, on a cassé le faux plafond et laissé apparaître les poutres Eiffel. Très originales, elles interdisent pourtant tout nouvel agrandissement de l'écran. Le faisceau de projection passant assez bas dans la salle, il a fallu supprimer quelques sièges du fond de la salle, pour éviter que les têtes des plus grands spectateurs n'interceptent le faisceau. Les murs sont recouverts d'une toile grise, faite dans la même matière qu'un écran de cinéma. La salle possède 310 fauteuils et un écran courbe de 10,10 mètres; elle propose le Dolby et le DTS; le SRD est également en projet.
La salle 2 est située sous la salle 1, au niveau du rez-de-chaussée. Elle est assez agréable, mais son écran est un peu petit par rapport au volume de la salle (les poutres du plafond ne permettent pas d'écran plus grand). Ses 233 fauteuils font face à l'écran de 7 mètres; le son est Dolby, et depuis peu DTS.
La salle 3 est la plus grande des nouvelles salles. On y accède après un long couloir. Elle offre 181 fauteuils et un écran correct de 7 mètres, ainsi que, depuis peu, le son Dolby.
La salle 4 est située sous la salle 2, et lui ressemble beaucoup. Elle possède les anciens fauteuils UGC (avec dos métallique), qui semblent laisser plus de place pour les jambes.176 fauteuils, écran de 7 mètres. On ne sait pas si l'ancienne salle unique était sur deux ou trois niveaux. Il semble plus logique qu'il y ait eu deux niveaux, et qu'on en ait ajouté un troisième lors de la transformation en complexe, ce qui aurait été une erreur, car de plus hauts plafonds auraient été préférables.
Les salles 5 et 6 sont presque identiques. Comme la salle 3, elles furent créées lors de l'agrandissement du complexe. 91/81 fauteuils, écrans de 6 mètres.
La salle 7, qui propose 77 fauteuils "à dos métal", est bien proportionnée. Elle va bientôt être équipée en son Dolby.

La Fauvette, cinéma indépendant programmé par Pathé, fut après une rude concurrence racheté par Gaumont, pour devenir le Gaumont Gobelins. Ce complexe proposait au 58 avenue des Gobelins une grande salle unique de 800 fauteuils avec balcon (l'une des plus grandes de la rive gauche), à laquelle s'ajoutèrent deux nouvelles salles, aujourd'hui les 3 et 5. Le balcon fut ensuite transformé et donna les salles 6 et 7. Cette partie du complexe est maintenant nommée Gaumont Gobelins Fauvette. Presque en face, au 73, la salle unique de l'ancien théâtre a été divisée en deux, les salles 2 (l'ancien orchestre) et 4. Toutes les salles sont équipées en Dolby Stereo. La superbe façade classée, sculptée par Rodin, a valu à ce cinéma le nom de Gaumont Gobelins Rodin.

Le Gaumont Gobelins Fauvette programme majoritairement des versions françaises, alors que le Gaumont Gobelins Rodin passe principalement des versions originales, dont certaines après leur carrière dans la grande salle du Gaumont Italie.

Ci-dessus, le Gaumont Gobelins Fauvette.
A droite, le Gaumont Gobelins Rodin.

La salle 1 est très sympathique avec près de 500 fauteuils, un écran de dix mètres de base, qui mériterait d'être un peu agrandi. C'est la seule du complexe équipée en Dolby SRD.

La salle 2 a des dimensions comparables à la 1, avec un peu plus de 400 fauteuils et un écran de 9,50 mètres qui mériterait également d'être agrandi, mais le passage des issues de secours de la salle 4 ne facilite pas les choses.

La salle 3 est plutôt sympathique, avec un peu moins de 300 fauteuils en légère pente vers l' écran de six mètres, lequel encore une fois mériterait une plus grande taille.

La salle 4, avec 250 fauteuils en gradins, de beaux lustres et un écran de huit mètres, est très sympathique.

La salle 5 est la moins glorieuse du complexe. Ses 200 fauteuils remontent vers l'écran de cinq mètres en une désagréable contre-pente.

Les salles 6 et 7, qui formaient l'ancien balcon de la salle 1, sont des petites salles correctes, proposant respectivement 140 et 100 fauteuils, et des écrans de 7 et 5 mètres.

La salle 6 (gauche) et la salle 7 (droite)

La cabine des salles 6 et 7

Il est à noter que l'accès à la cabine des salles 6 et 7 s'effectue par l'extérieur; le projectionniste devant escalader deux délicats escaliers; pour l'avoir effectuée, je peux témoigner que cette montée n'est pas facile, et que le mauvais temps ne peut qu'aggraver les choses. Ayez donc de temps en temps une petite pensée pour l'opérateur qui doit faire appel à son sens de l'équilibre pour vous assurer une bonne projection!

La cabine de la salle 1 (gauche) et de la salle 2 (droite)

Le hall côté Fauvette (gauche) et côté Rodin (droite)

Le Gaumont Grand Ecran Italie, surnommé le "Gaumont Italie" par les cinéphiles parisiens, et simplement le "Gaumont" par les cinéphiles du quartier, fut inauguré le 12 Juin 1992 avec IP5. Cette salle fut conçue dans la lignée des Forum Horizon et autre Max Linder, avec des dimensions peu communes. Ses 650 fauteuils, disposés en gradins, sont particulièrement larges et confortables. L'écran courbe de 24 mètres de base est le plus grand de France. L'équipement sonore, même en l'absence de THX, est excellent: SRD, DTS et SDDS. La projection de copies 70mm est possible. Avant le film, le "show laser" est un spectacle impressionnant de quelques minutes. Dès le premier jour, la salle fait salle comble. L'impression est très favorable quand on pénètre dans la belle salle rouge. Cette salle devient le lieu où se retrouvent les cinéphiles pour voir les gros films, et les files d'attente du samedi soir peuvent faire le tour du parvis. Lors de la sortie de certains films, les séances se succèdent sans interruption du samedi après-midi au dimanche soir.

Isolées au sous-sol se trouvent deux petites salles identiques (c'était avant l'ouverture du food-court). Elles sont très correctes pour leur capacités de 100 fauteuils, disposés en gradins. Les écrans courbes mesure 8 mètres de base. Le son est Dolby, mais il n'y a pas de digital. Dans ces salles sont principalement projetés des films art-et-essai en version originale, et parfois les films qui ont terminé leur carrière dans la grande salle.

 

Ces dernières années, le treizième arrondissement est resté paisible sur le front des ouvertures de salles. Cela ne va pas durer, avec l'ouverture prévue en 2000 du MK2 de Tolbiac, un multiplexe de treize salles (quinze d'après les dernières rumeurs). Peu d'informations ont filtré à ce jour sur ce cinéma, qui devrait concurrencer l'UGC Ciné Cité Bercy.

2003: du changement, il y en a eu! L'ouverture des quatorze salles du MK2 Bibliothèque dans un premier temps (un dossier est prévu), puis, plus triste, la fermeture des deux salles du Gaumont Gobelins Fauvette; ce n'est peut-être pas fini...

Carnet d'adresses

  • Barbizon - 141, rue de Tolbiac
  • Escurial - 11, boulevard de Port-Royal
  • Galaxie - 2, rue du Moulin-de-la-Pointe
  • Gaumont Gobelins - 58 et 73, avenue des Gobelins
  • Gaumont Grand Ecran Italie - 30, place d'Italie
  • Orient Ciné - 78, rue Dunois
  • Paramount Galaxie - 12, rue Vandrezanne
  • Paramount Gobelins - 57, avenue des Gobelins
  • UGC Gobelins - 66, avenue des Gobelins

    Remerciements :
    Raphaëlle Sichel-Dulong (Escurial)
    Yves Moreira (Gaumont Gobelins)
    Le Gymnase-Club

    Crédits photos :
    Intérieur Gaumont Italie: © Tatiana Markow
    Toutes les autres photographies sont la propriété de Silver Screens

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