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Le Balzac


Le Balzac

Tous les cinéphiles n'ont pu que le remarquer, les cinémas des Champs-Elysées ferment les uns après les autres (vingt-trois cinémas voici vingt-cinq ans, plus que sept aujourd'hui, en tenant compte toutefois du fait que le Paramount Elysées n'a pas disparu, mais a été intégré au Gaumont Ambassade). Dans ce contexte déprimant, deux complexes de trois salles maintiennent la présence des films art-et-essai sur "la plus belle avenue du monde", le Balzac, dont nous parlerons ici, ainsi que l'Elysées Lincoln.

Le Balzac ouvrit en 1935 à quelques pas des Champs-Elysées: la salle, de taille moyenne pour l'époque (600 places), connut rapidement le succès, et à l'occasion de premières prestigieuses vit défiler les plus grands.

Le Balzac a toujours été une affaire de famille: depuis 1973, il appartient à Jean-Jacques Schopoliansky, fils de l'ancien propriétaire, lui même fils du fondateur du cinéma. En 1975, la mode des complexes battant son plein, deux salles sont ajoutées à la salle d'origine à partir de volumes annexes. En 1985, le propriétaire, qui avait jusque là confié son cinéma en gérance, reprend les rênes de ses salles, dont la fréquentation est assez basse. Quelques années plus tard, le cinéma renouait avec le succès. Le Balzac fut complètement rénové en 1993, pour se vêtir d'une décoration de type paquebot (voir par exemple la photo du hall d'entrée ci-dessous).

Balzac - le hall Balzac - le hall

La plus grande salle (ci-dessous) a gardé la forme ovale de ses débuts, tandis que son écran a été nettement agrandi (c'est maintenant un écran courbe de huit mètres de base). Le nombre de fauteuils a été réduit à 400, pour assurer une place suffisante pour les jambes; au fond de la salle, une corbeille propose trois rangs de fauteuils disposés en gradins. La décoration est sympathique, avec les fauteuils rouge, les murs recouverts d'une moquette bleu nuit, et le rideau rouge et noir. Dans un coin de la scène, un piano, utilisé pour les numéros musicaux. La salle est équipée en Dolby Digital.

Balzac - salle 1 Balzac - salle 1
Balzac - salle 1
Balzac - salle 1 Balzac - salle 1

 

La salle 2 (ci-dessous) est disposée en gradins. Elle propose 145 fauteuils, un écran correct de six mètres de base, et le son Dolby Digital. Aux murs et au plafond, des néons simulent des éclairs. Le fond de la salle se trouve au-dessus du bar dans le hall (on peut deviner au plafond du hall la pente de la salle).

Balzac - salle 2 Balzac - salle 2

 

La salle 3 (ci-dessous) est la plus petite. Elle est très élégante, et modulable (ses 81 fauteuils peuvent être démontés pour accueillir des événements); son écran de 3m50 est un peu juste, disposé un peu trop en hauteur, et l'allée centrale gagnerait à être décalée sur le côté.

Balzac - salle 3 Balzac - salle 3

 

La cabine de projection d'origine dessert la salle 1 (ci-dessous à gauche); elle se trouve dos au mur de la rue Balzac; au fond de la cabine se trouve la petite cabine de la salle 2 (ci-dessous à droite); notez la niche du projecteur (la projection se faisait autrefois par un système de miroirs).

Balzac - la cabine de la salle 1 Balzac - la cabine de la salle 2

 

Les spectateurs qui le souhaitent peuvent rejoindre les 1200 membres du "Club des amis du Balzac", pour bénéficier de tarifs réduits, accès prioritaires, avant-premières, rencontres avec des réalisateurs, envoi d'un bulletin trimestriel... (40€ par an)

Jean-Jacques Schpoliansky refuse de pleurer sur le sort difficile des cinémas indépendants. Il considère que face aux gros circuits et à leurs moyens conséquents (publicité, cartes illimitées...), les cinémas indépendants, doivent, pour survivre et pour vivre, offrir ce qu'on ne trouve pas ailleurs: accueil convivial, animations... Pour cela, il a pris l'habitude, dès qu'il le peut, d'aller rencontrer son public, que ce soit dans la file d'attente ou dans la salle. Les spectateurs du samedi soir bénéficie régulièrement d'animations musicales (jazz, classique...) en début de séance dans la salle1; d'autres spectateurs ont récemment eu droit à de la poésie (pour le printemps des poètes), et un dîner de chef trois étoiles a même été organisé dans la grande salle! Cette politique repose également sur la communication: les medias connaissent bien le Balzac et son directeur charismatique, auxquels de nombreux articles sont consacrés; se faire connaître peut également passer par des "coups de gueule": lorsqu'un film promis lui fut refusé au dernier moment, le directeur ferma une salle pour la semaine en guise de protestation et le fit savoir à la presse. Point d'orgue de son action: en janvier 2003, Jean-Jacques Schpoliansky a reçut du Film Français le trophée du meilleur exploitant 2002.

Le Balzac

Au-delà d'une position défensive, Jean-Jacques Schpoliansky met en avant un esprit de conquête, et souhaite ardemment la mise en place d'un réseau de cinémas d'art-et-essai dynamiques, à l'échelle européenne, qui assurerait aux cinémas membres la reconnaissance et la fidélité d'un public, ainsi qu'un accès grandement facilité aux films; en bref, doter de meilleures armes les exploitants indépendants concurrencés par des circuits dominants.

 

Un grand merci à Jean-Jacques Schpoliansky et son personnel.

Le Balzac

 

Le Balzac - 1, rue Balzac - 75008 Paris

Site web: www.cinemabalzac.com

 

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