Silver Screens - la passion des salles de cinéma
Plan de Paris

L'Est Parisien

Les 12ème, 19ème et 20ème arrondissements


Les cinémas ouverts (ou presque!) sont indiqués en bleu.

Le dix-neuvième arrondissement a toujours été l'un des quartiers les plus populaires de Paris. A défaut d'être le plus visité par les touristes, il est important pour les parisiens, car il abrite des lieux tels que la géode, la cité des sciences et de l'industrie, la cité de la musique et le parc de la Villette.

Le vingtième est également un quartier populaire, qui devient plus riche à mesure que l'on se rapproche du douzième arrondissement. Comme le dix-neuvième, le vingtième a beaucoup souffert récemment du point de vue architectural, car beaucoup d'immeubles ont été construits en dépit du bon sens, et des bâtiments insalubres ont été remplacés par des cités qui n'ont rien à envier à leurs homologues de banlieue. Le Gambetta
La grande salle unique du Gambetta (20è), avant sa division en trois

Le douzième arrondissement est immense, et une commune très boisée, puisque le Bois de Vincennes en fait partie; vers le centre de Paris, on va jusqu'à la Bastille, par exemple par la fameuse coulée verte qui permet de traverser les différents quartiers à l'écart de la circulation automobile. L'arrondissement est en pleine mutation depuis les années quatre-vingts, quand le ministère des finances et le Palais Omnisport s'y sont installés. Les autres points marquants sont la Gare de Lyon, Bercy, fièrement rénové à l'image d'une ville nouvelle de banlieue, et la Place de la Nation.

Après la guerre, ces arrondissements proposent de très nombreux cinémas de quartier. Mais très peu allaient survivre aux opérations immobilières et à la montée en puissance de la télévision. Aujourd'hui, nombre de ces bâtiments subsistent, dans des états variables, le plus souvent sous la forme de supermarchés, et la splendeur passée transperce encore parfois derrière les enseignes criardes et les rideaux de fer graffités.

Le dix-neuvième arrondissement

Pendant les années quatre-vingts, le dix-neuvième ne compte plus qu'un cinéma d'exclusivité, les Trois Secrétan (trois petites salles correctes de V.F. programmées par UGC), un cinéma de fin d'exclusivité, le Météore, et un cinéma d'art-et-essai/reprises en V.O., le Rialto, ou Rialto Bananas (une petite salle dont le projecteur était situé derrière l'écran transparent). Au début des années quatre-vingt-dix, la situation est désastreuse, et le dix-neuvième devient le premier arrondissement parisien sans une seule salle de cinéma.

Le Crimée Le crimée, futur météore, fait maintenant dans le "hard-discount"... La façade est toujours imposante.
Les Trois Secrétan ont suivi la même voie! Les Trois Secretan

MK2 Quai de Seine
Plan du MK2 Quai-de-Seine

Heureusement, tout n'était pas joué, et Marin Karmitz et son circuit 14 Juillet allaient inaugurer les six salles modernes du 14-Juillet-Sur-Seine (rebaptisé peu après MK2-Quai-De-Seine), dans un cadre idyllique (mais dans un quartier qui l'est moins), au bord du canal de la Villette, dans un ancien entrepôt restauré. Les fauteuils sont en gradins, les écrans courbes, et le son digital SRD et DTS. J'ajoute que les petites salles ont des écrans nettement plus hauts que la normale, et que l'image est donc immense quand le film n'est pas en scope. Les grandes salles, d'une capacité de 300 fauteuils chacune, ont des beaux écrans courbes de dix mètres de base. Ces deux salles sont situées sous le niveau du canal. La programmation est une combinaison de films art-et-essai et grand-public, en V.O.; le pari était loin d'être gagné à l'ouverture, mais ce fut un succès.

Le vingtième arrondissement

Le vingtième possède les trois salles du Gaumont Gambetta, alors que le Bellevue, qui se consacre au cinéma-bis, et le TEP, qui propose encore quelques séances chaque semaine, vivent leurs derniers moments en tant que cinéma. Le Gaumont Gambetta a une superbe façade art-déco, et sa grande salle, avec près de six cents fauteuils, est la plus grande de l'est parisien. On craint le pire en 1985 quand Gaumont, en pleine stratégie de recentrage, met en vente le cinéma, le dernier de l'arrondissement, mais il est repris par une équipe qui décide de tenter les grands moyens, en dotant la grande salle d'un bel écran courbe de seize mètres de base, l'un des plus grands de la capitale à ce moment, du superbe son THX, peu à l'honneur chez les exploitants français, et de creuser dans le sous-sol le volume de trois salles supplémentaires, deux moyennes et une minuscule. Cinq des plus grandes salles sont alors équipées du son Dolby Stereo, qui n'est pas encore généralisé à ce moment. Le Gambetta partage alors avec le Forum Horizon l'honneur de proposer six salles, dont cinq avec son Dolby Stereo, la plus grande étant équipée d'un écran géant et du son THX. Mais les salles moyennes sont moins accueillantes qu'aux Halles, et la programmation est en V.F.

Jusqu'à ce que Marin Karmitz poursuive sa conquête de l'est, en reprenant le Gambetta, qui sera renommé 14-Juillet Gambetta, puis MK2 Gambetta. Comme dans ses autres complexes, MK2 tente la V.O., une première fois avec "Deconstructing Harry" en janvier 1998, puis de nouveau avec "Kundun", presque un suicide dans un cinéma de quartier. D'ailleurs, les "Oh, non, c'est sous-titré!" semblent pour le moment l'emporter sur les "Super, de la V.O. dans le quartier!", et la V.O. apparaît à doses homéopathiques. On ne peut en tout cas que féliciter MK2 d'être fidèle à ses convictions, en étant le seul circuit qui tente d'imposer la version originale quelle que soit l'emplacement du cinéma! Dommage que le son THX semble avoir disparu entre-temps; le Max Linder reste alors le dernier cinéma parisien à proposer ce système sonore, et Paris a probablement le triste privilège d'être la seule ville dans le monde à avoir subi une diminution de 75 % de ses salles THX...

Severine Le Séverine, sur "les Maréchaux".
Le Palais d'Avron, encore une nouvelle chaîne de supermarchés... Palais d'Avron

Le douzième arrondissement


Le cinéphone, transformé en fast-food, salle de gym, et bien sûr supermarché!

L'Athéna L'Athéna est une église, la salle est toujours là.
Le Saint-Antoine est une solderie. Le Saint-Antoine
Quand les années quatre-vingts débutent, le douzième arrondissement possède encore six cinémas, dont quatre sont condamnés à court terme. Près de la Porte Dorée, l'Athéna (anciennement Zoo Palace à cause de la proximité du zoo de Vincennes), propose deux salles, respectivement de trois cents et cent fauteuils, programmées par Gaumont, et proposant des exclusivités en version française. Le cinéma ferma en 1985, et est maintenant le site d'une église. Non loin de là, le Daumesnil est une salle unique d'art-et-essai, plutôt triste, mais ses quatre cents fauteuils et son écran de huit mètres assurent des conditions de projection très correctes. Le Daumesnil ferma au même moment, et fut rasé pour faire place à une résidence. Le cinéma-bis était également présent sur l'arrondissement, avec le Saint-Antoine, qui proposait des films d'action en version française. Après la fermeture du cinéma, la belle façade demeura inchangée pendant plusieurs années, comme si le cinéma n'attendait qu'un coup de pouce pour reprendre son activité. Une solderie a finalement investi les lieux. Dernière fermeture, celle du Paramount Bastille (anciennement Lux-Bastille), une grande salle divisée en trois proposant des exclusivités en version française. Contrairement aux autres cinémas Parafrance, le Bastille n'a pas eu besoin d'attendre la faillite de la maison-mère; il avait en effet pour principal défaut de se trouver à l'emplacement choisi pour le nouvel opéra, aussi vaste que froid, et il ferma ses portes en 1984.

Les deux autres cinémas étaient l'UGC Gare de Lyon, et les Trois Nation, qui devaient survivre et s'agrandir.

Le Lyon PathéUGC Lyon Bastille
UGC Lyon Bastille, une salle, puis sept.

Proche du quartier de la Bastille en pleine rénovation et hystérie immobilière, l'UGC Gare de Lyon, anciennement Lyon Pathé, fut rebaptisé UGC Lyon-Bastille. La grande salle d'origine fut divisée en quatre, auxquelles s'ajoutèrent plus tard trois nouvelles salles. Le complexe proposait deux salles plutôt grandes d'environ trois cents fauteuils, une avec écran courbe de huit mètres, et l'autre en amphi, toutes les deux équipées en Dolby Stereo. Les autres salles étaient moyennes ou petites. Au sous-sol, la salle 7, toute bleue du sol au plafond, ressemblait à la cave qu'elle était probablement peu avant. Des films furent présentés en version originale pendant un temps. L'entretien sembla réduit à sa portion congrue, et certains écrans étaient même franchement sales. Enfin, la rénovation tant attendue arriva, et le magasin de meubles voisin fut même repris pour agrandir le hall. Tous les films sont en version française, et seules les deux plus grandes salles proposent le son Dolby Stereo.A noter que tous les cinémas de ces arrondissements proposent un tarif réduit pour tous à la séance de quatorze heures du lundi au samedi.


Le Variétés-Brunin hier, le Nation aujourd'hui.

Les Trois Nation n'ont pas rencontré les mêmes problèmes d'évolution. Bien sûr issu d'une grande salle unique (le Brunin, puis le Variétés), ce beau complexe avait trois salles, une grande en amphi de quatre-cents fauteuils à la place de l'ancien balcon, et deux salles (une moyenne de deux-cents et une petite de cent fauteuils, toutes les deux avec des écrans corrects) en sous-sol. Une nouvelle salle est ajoutée à gauche du bâtiment, à la place du garage Diderot (les sites Internet consacrés à la nostalgie des garages parisiens ont dû râler!), aménagée par l'architecte Bernard Ceyssac. Elle ouvre le 20 août 1986 avec le navet d'Alain Corneau "Le Môme"; oui, j'y étais! La salle est en pente prononcée, rouge foncé, assez luxueuse, l'écran mesure huit mètres de bases, trois cents fauteuils sont offerts au public, ainsi que le son Dolby, bien sûr! Par la suite, Kinepolis était sur les rangs pour racheter le Nation, mais il était malheureusement impossible d'agrandir encore le complexe, et ils ont renoncé. Le complexe était dirigé par la même équipe que le Gambetta, avec la même gestion dynamique. Bien avant de nombreux cinémas prestigieux, les deux plus grandes salles furent équipées du son digital (SRD et DTS). Les films étaient programmés en version française, mais la V.O. fut inaugurée avec "Everyone says I love you" de Woody Allen.

En même temps que le Gambetta, le Nation fut repris par Marin Karmitz et devint le 14-Juillet Nation dans un premier temps, puis le MK2 Nation. Les salles ont peu changé. Il y a toujours du son SRD et DTS dans les deux plus grandes, et du Dolby Stereo dans les deux petites. La salle 1 a un beau volume, la décoration vert bouteille surprend, mais c'est chaleureux; les fauteuils club marrons mériteraient d'être changés, et les rangées sont trop rapprochées. L'écran, plat, mesure douze mètres de base. Dommage que l'ajout de passages aie resserré l'avant de la salle, car l'écran pourrait vraiment être immense. La salle 4 a un nouvel écran, plus grand et très courbe, qui gâche un peu l'esthétique de la salle, mais améliore les conditions de projection, à condition de ne pas s'asseoir trop sur les côtés. Les fauteuils rouges sont en très bon état, mais là encore, ils offrent trop peu de place pour les jambes; les habitants du quartier sont-ils censés être plus petits que la moyenne? Les deux petites salles sont très correctes, mais on y ressent des vibrations lors du passage du métro.
Et comme au Gambetta, on a imposé la V.O.; ce n'est pas encore systématique, mais il semble que les grosses productions grand public restent en V.F., alors que les autres films seront présentés en V.O. Personne ne semble se plaindre, mais je regrette les doublons avec la grande salle du Gaumont Italie, située à dix minutes de métro, qui fait sans doute perdre quelques spectateurs au Nation.

Le VoxLe Vox
Le Kursaal, puis le Vox; toujours là, mais discret.

La Féria, près de Nation; tiens, du hard-discount! La Féria

Le "Gros Morceau"

Pour conclure ce dossier, ce gros morceau, qui devait la face de l'exploitation dans l'est parisien, et également dans une partie de la région, ce fut l'ouverture le 9 décembre 1998 d'un nouveau multiplexe, le quatrième dans la capitale, l'UGC Ciné Cité Bercy. Voir à ce sujet le dossier complet UGC Bercy.
UGC Ciné Cité Bercy UGC Ciné Cité Bercy
Ici se construit l'un des plus grands multiplexes français...


Carnet d'adresses

19ème Arrondissement

  • Trois Secrétan - 3, Avenue Secrétan
  • Crimée/Météore - 110, Rue de Flandres
  • MK2 Quai De Seine - 14, Quai de la Seine

20ème Arrondissement

  • Palais d'Avron - 35-37, rue d'Avron
  • MK2 Gambetta - 6, rue Belgrand
  • Séverine - 225, Boulevard Davout
  • Bellevue - 118, Boulevard de Belleville
  • TEP - 17, rue Malte-Brun

12ème Arrondissement

  • Zoo Palace/Athena - 275, Avenue Daumesnil
  • Daumesnil - 216, Avenue Daumesnil
  • Saint-Antoine - 86, Faubourg Saint-Antoine
  • Cinéphone - 100, Faubourg Saint-Antoine
  • Lux Bastille/Paramount Bastille - 2, Place de la Bastille
  • Lyon Pathé/UGC Lyon-Bastille - 12, Rue de Lyon
  • Brunin/Nation - 133, Boulevard Diderot

 

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