Presque au coeur de Paris, le septième arrondissement est celui qui héberge la Tour Eiffel; pour les touristes, c'est donc l'arrondissement qui représente Paris. C'est l'un des plus tranquilles de la capitale, l'un des plus riches aussi. On y trouve de nombreux ministères et ambassades.
A la suite du dix-neuvième arrondissement, le septième fut le second arrondissement qui se retrouva quelques années totalement privé de salles de cinéma quand la Pagode ferma. Heureusement, ce cinéma a maintenant repris son activité.
Aucun de ces cinémas n'allaient malheureusement résister longtemps aux terribles années quatre-vingts. Le Saint Dominique, fermé depuis 1980, a fait place à un magasin de vêtements, tandis que le Studio Bertrand (ci-contre) qui résista jusqu'en 1985, est toujours à l'abandon, s'offrant même le luxe de conserver son enseigne; pourrait-il rouvrir un jour?
La salle 2 (ci-dessous) est plus banale, mais relativement agréable. Ses 177 fauteuils sont disposés en pente douce devant son écran de cinq mètres. Le son est mono.
Le Studio Bertrand et le Saint Dominique
Ces deux cinémas étaient des salles uniques d'art-et-essai, pouvant accueillir chacune environ deux cents spectateurs. Le Saint Dominique s'offrait le luxe d'être listé deux fois dans les magazines de programme, puisqu'il devenait les "Petits Poucets Dominique" lors de ses séances pour enfants le mercredi et le week-end.
Le Bosquet
Exploitée un temps sous le nom de "Gaumont Bosquet", cette salle unique semble avoir été spécialisée dans le cinéma français populaire. Elle ferma définitivement fin 1978, pour être remplacée par un studio de télévision.
La Pagode
Ce bâtiment extrêmement original vit le jour en 1895, quand le directeur du Bon Marché le fit construire pour sa bien aimée. C'est une superbe reproduction de pagode japonaise. Le lieu devint un cinéma en 1931, très vite tourné vers l'art-et-essai. En 1973, une deuxième salle fut construite au sous-sol, exactement sous la salle d'origine.
L'extérieur respire l'exotisme (ci-contre, le jardin).
L'intérieur de la salle 1 (ci-contre avant le début des travaux), l'une des plus belles de Paris, est à l'avenant. Les murs et le plafond sont très richement décorés. Elle possédait avant les travaux récents 210 fauteuils, ainsi qu'un écran 1.85 de cinq mètres situé un peu trop haut et le son Dolby SR.
En décembre 1997, la salle 1 est en mauvais état, et certaines parties du plafond menacent de s'écrouler; la préfecture ordonne alors la fermeture immédiate du cinéma. La propriétaire et Gaumont mettront longtemps à se mettre d'accord sur les modalités de réouverture. Le fait que la Pagode soit classée monument historique ne suffisait pas à rassurer les cinéphiles inquiets quant à l'avenir de ce cinéma. Finalement, des travaux de sécurité sont réalisés, des échafaudage sont dressés dans la salle et un faux plafond est mis en place, alors que des rangées de fauteuils sont supprimées (réduisant sa capacité à 173 fauteuils, la salle 2 devenant de fait la grande salle du cinéma).
Ci-contre, la cabine de projection de la salle 1